MON ACCOUCHEMENT
3 ans après mon fils, une césarienne en urgence très mal vécue, me voilà à quelques jours de mon terme.
Pour la petite histoire, j’ai dépassé mon terme la première fois et subit un déclenchement (tampon propess). Malheureusement, le travail avait été très long et douloureux, à dilatation complète je n’avais plus d’énergie (35h de travail…) et les médecins avaient opté pour une césarienne code orange, car bébé fatiguait et ils sentaient que quelque chose n’allait pas. En effet, mon champion pesait 4kg 150 ! On parle alors de macrosomie fœtale.
Jour du terme :
rendez-vous à la maternité de Chambéry, pour un bilan complet. Bébé va bien, avec une estimation de poids correct malgré mon diabète gestationnel. Mon col est ouvert à 1cm (mais cela depuis déjà 1mois…), raccourci et postérieur. La sage femme me conseille de marcher un max pendant ce week-end.
Je te dévoile prochainement toutes mes astuces pour favoriser le travail de manière naturelle.
Je lui rappelle que mon projet de naissance est très important pour moi ayant été très traumatisé de mon premier accouchement je souhaite vivre celui-ci pleinement, le plus naturellement possible.
J+1…
Je commence un peu à désespérer et à me préparer à un nouveau déclenchement qui se ferait de manière mécanique car j’ai un utérus cicatriciel grâce à un ballonnet. Sincèrement, même si je me dis « ok ceci peut être une possibilité », je ne suis pas du tout partante pour cette méthode qui me fait peur…
Il a énormément neigé ce jour là, et je me suis frénétiquement attaquée à déneiger l’extérieur…à des endroits improbables…
00h30 :
comme depuis 1 mois je suis réveillée et j’ai des contractions, peu douloureuses. Je me lève et me met sur mon ballon dans le salon, en faisant des mouvements de bassin. Je décide de retourner me coucher environ 20 minutes après car je n’ai aucunes douleurs.
1h30 :
je suis réveillée par mes contractions qui sont différentes, pas forcément dans l’intensité mais je sens au fond de moi que quelque chose se passe. Je décide de réveiller mon mari qui dort tranquillement, il est persuadé que le travail commence et se lève tout excité par cette belle aventure qui nous attend. J’appelle la maternité expliquant que j’ai des contractions régulières et qui commencent à être un peu douloureuses. La sage femme me rassure, on a le temps de venir sereinement, de trouver une solution pour déposer mon fils de 3 ans qui dort dans son lit.
Je raccroche le téléphone et là … déclic total je hurle de douleur !!! Plus de doutes ON PART !! Je passe au toilette et perd le bouchon muqueux. A partir de cet instant, tout va très vite.
2h30 :
Le voisin arrive encore tout endormi (le pauvre) et moi qui chante sur chaque contractions AAAUUUUUMMMMM AAAAUUMMMM, et entre les contractions en mode normal « Oui donc je te disais dépose le à l’école pour 8h20 …. ». Je pense qu’il gardera cette image de moi désormais ahahah.
La maternité est à environ 35 minutes de route, les contractions deviennent de plus en plus rapprochées et fortes.
3h / 3h30 :
je t’avoue à ce moment là je n’ai plus trop la notion du temps… Nous arrivons à la maternité, la sage femme m’installe et me préviens qu’un test pour le Covid doit être fait avant de me passer en salle d’accouchement. A peine est elle sortie de la salle, je perds les eaux. Je me souviens pour mon premier accouchement avoir ressentie en moi quelque chose se déchirer et le liquide couler en abondance. Mais cette fois ci c’était plutôt léger.
Je me sens prête, plus que jamais à vivre ce moment intense et à accueillir la douleur. Je répète à plusieurs reprises que je ne souhaite pas de péridurale et je veux être si possible en salle nature. Il s’agit d’une salle au sein de la maternité équipée d’une baignoire, de ballon, de suspension, chaise pour un accouchement naturel, physiologique. Par chance, la salle est disponible.
La sage femme qui va m’accompagner vient me chercher, et je vais en marchant jusqu’à la salle. Je suis de suite à l’aise et en confiance avec la sage femme. Elle est très à l’écoute de mes besoins et mes désirs. Je ne peux pas avoir de bain car j’ai perdu les eaux, dommage car cette baignoire avait l’air juste génial !!
Les contractions sont de plus en plus fortes, mais selon mon souhait je ne suis pas examinée. En effet, je ne trouve pas cela utile je ne veux pas être déçue si le col ne se dilate pas assez rapidement. Je préfère rester focalisé sur la gestion de ma douleur.
Je suis sur le ballon, je me sens bien psychologiquement je suis dans ma bulle.
Malheureusement, je craque, mon corps est devenu tellement douloureux, je veux tenir mais je me laisse envahir par la douleur qui me paraît désormais insurmontable. La sage femme me demande à ce moment là, de quoi j’ai besoin. La réponse vient d’elle-même : la péridurale !! Mon mari me suit dans mon choix, pourtant je ne la voulais pas, mais la sage femme pense également que c’est un choix nécessaire car je suis surtout dans une phase d’angoisse totale, je ne gère plus rien….
L’anesthésiste arrive très vite. Une femme d’une gentillesse exceptionnelle. Mon mari peut rester à mes cotés, tout se passe très bien et sans douleurs. Bizarrement, à partir du moment où l’anesthésiste commence la pose de la péridurale, je gère de nouveau mes contractions. La sage femme me le fera même remarquer. Je pense que je savais à ce moment là, que ce choix était le bon, et que l’on allait pouvoir continuer l’accouchement sereinement. Un lâcher prise total…
Je me repose enfin grâce à la péridurale. Une nouvelle sage femme prend le relai.
Il est environ 8h.
J’accepte de me faire examiner car ma curiosité l’emporte, j’ai hâte d’avoir ma fille contre moi. Je suis dilatée à 8cm ! L’équipe s’installe et me demande de préparer la tenue de ma poupée ! Je trouve que tout va très vite à partir de là.
La nouvelle sage femme pratique l’acupuncture, et j’accepte un petit coup de pouce de sa part. Je suis adepte de ces méthodes, et effectivement, les effets se font vite ressentir. Les contractions sont de nouveau douloureuses, intenses. Je refuse de remettre du produit anesthésiant car je veux sentir les sensations, la poussée.
9h30 environ :
l’équipe médicale vient me rencontrer et m’annonce que je suis surveillée depuis quelques heures, car le cœur de bébé à tendance à ralentir sur les contractions. Le médecin est assez clair, il va falloir pousser ce bébé très fort car je risque la césarienne en urgence. Je m’installe donc et commence les poussées en force. Ce n’était pas du tout ce que je souhaitais faire, mais je fais confiance à l’équipe.
La sage femme est obligée de rappeler le médecin, la tête est là (pleine de cheveux) mais mal positionnée. Elle ne préfère pas attendre, je vais donc avec l’aide de la ventouse. Je craignais énormément l’utilisation de matériel comme la ventouse ou les forceps, mais la sage femme qui m’a accompagnée pendant ma grossesse m’avait vraiment expliqué qu’il faut voir ces instruments comme une aide. Tout simplement se dire « on va m’aider » et laisser faire le reste.
La ventouse est posée, je pousse 2 fois et mon bébé est là.
Cet instant restera gravé en moi à tout jamais, me réconciliant avec l’accouchement, la puissance de donner la vie. Je pleure de bonheur, de fierté d’avoir été calme du début à la fin. Les peines du passé sont refermées, apaisées par l’accouchement que je viens d’avoir.
BIENVENUE LINA-ROSE ! 3kg 710 et 51cm.
Je garde ma fille contre moi en peau à peau pendant 2h. L’expulsion du placenta se fait rapidement. J’ai cependant une déchirure qui nécessite des points. A cet instant je suis tellement bercée par les hormones, et émerveillée par ma princesse, que je ne me soucie de plus rien.
Tout n’est alors jamais rose dans la vie, nous devons toujours traverser des épreuves. Je te raconte dans un prochain article mes suites de couche. Mon accouchement a été à mes yeux idéal, mon post partum …. Un enfer….
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